(Toulouse, le 10 avril 1938 - ) Électron libre difficile à classer, Françoise Deroy-Pineau a habité différentes résidences du sud-ouest de la France, suivant les déplacements d'un père, ingénieur à la Société Nationale des Chemins de fer français, pour finalement échouer à Paris où elle a fait ses études universitaires, dans une école de gestion, version féminine d’HEC, pas encore mixte.
Sa mère, violoniste dotée d’un excellent coup de crayon et d’une plume imaginative a toujours transformé les embûches de la vie en péripéties palpitantes. Le réseau familial - des catholiques, des juifs, des protestants, des athées plus ou moins militants - offre à l'auteure assez de philosophies éparpillées pour l'amener à réfléchir, durant quinze mois, dans un carmel parisien pour essayer d'en faire sa propre synthèse. Cet oasis de sérénité lui permet de prendre conscience des potentialités de la femme dans la société et de la réalité du Grand Mystère qui nous englobe.Elle était journaliste au Journal de la Paix lorsque Gaston Pineau, rencontré sur les pentes des Pyrénées, est entré dans sa vie, l'emmenant à Montréal où elle a donné naissance à ses deux fils (Yann et Pierre-Olivier) .
Journaliste à Châtelaine dans les années quatre-vingt, celles de Francine Montpetit, Françoise Deroy-Pineau a voulu synthétiser sa pensée dispersée entre les nombreux sujets de reportages. S’en est suivi une maîtrise en sociologie suivie d’un PhD à l’Université de Montréal (1996).
Chemin faisant, l’écriture la taraudait : Publication du mémoire de maîtrise sur les journalistes pigistes (Les francs-tireurs de l’information, Montréal, Science et culture, 1981), Histoire de vie d’un ancien détenu (Mortagne, 1985, avec Gilles Lemay), aide à sa mère pour mettre en forme des témoignages de femmes d’anciens prisonniers de guerre (celle de 1939-1940, Celles qui attendaient, Paris, ANRPAPG, 1985) et le récit de son enfance en Indochine (Paris, L’Harmattan, 2006).
Parallèlement, la mystique la ratrappe à travers les aventures inouïes des pionnières de la Nouvelle-France : Marie Guyard de l’Incarnation, Madeleine de la Peltrie, Jeanne Mance, Jeanne Leber, puis Frère André et Lorraine Caza. Elles et ils ont partagé sa vie de 1985 à ce jour, comme en témoignent les biographies rédigées et publiées par l'auteure.